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IBAN check : un nouvel outil de contrôle pour améliorer la sécurité de vos virements

Une nouvelle fonctionnalité arrive dans votre banque belge cet été : l’IBAN check. À partir du 9 octobre 2025, en Belgique et dans tous les pays membres de la zone « SEPA », les banques devront obligatoirement vous indiquer si le numéro de compte IBAN correspond bien au nom du bénéficiaire renseigné lors d’un virement. Découvrez son fonctionnement dans cet article. 

Expertise:
Rédaction:
30 juin 2025
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Une faille de sécurité un peu mieux comblée

Jusqu’ici, lorsqu’un virement était effectué – que ce soit via une application bancaire, un site web ou un formulaire papier –, la banque n’avait aucune obligation de vérifier la correspondance entre le nom du bénéficiaire et le numéro de compte. Le virement était exécuté même si le nom indiqué était faux ou non-codé.

Cette lacune représentait une faille de sécurité. Des fraudeurs pouvaient facilement falsifier une facture (par exemple d’un fournisseur d’énergie ou de télécom) en y remplaçant simplement le numéro de compte de l'entreprise par le leur. Le consommateur croyait payer son fournisseur, mais l’argent était en réalité transféré vers un compte frauduleux.

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L’IBAN check devient obligatoire en Belgique

 L’introduction de l’IBAN check en Belgique ne doit rien au hasard. Une législation européenne impose en effet à toutes les banques de la zone euro de mettre en place ce contrôle d’ici octobre 2025 au plus tard.

Cette obligation s’inscrit dans un cadre plus large, celui des paiements instantanés (Instant Payments), qui permettent de transférer de l’argent en quelques secondes, y compris en dehors des heures de bureau.

Qu'est-ce que l'IBAN check ?

Dans ce contexte, l’IBAN check constitue une couche de sécurité indispensable. Il permet d’alerter son utilisateur avant qu’une erreur ne se produise, et vous donne donc l'opportunité de corriger le tir avant d'envoyer l'argent de manière définitive.  

Ce système est déjà en vigueur aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Grâce à cet outil, la banque vous signalera toute incohérence entre le nom du bénéficiaire et le numéro de compte fourni. En cas de doute, la banque doit en informer le client avant d’exécuter le paiement.

En Belgique, les clients seront informés au moyen d’un code couleur (vert, orange, rouge) ou d’une notification dans leur espace d’Internet ou mobile banking, du niveau de fiabilité entre le nom du bénéficiaire et le numéro de compte IBAN fourni.  

Nous nous réjouissons de l'implémentation de l'IBAN check, que nous demandons depuis des années (entre autres dans le cadre de notre campagne contre le phishing).

Même si ce contrôle d'IBAN ne sera pas parfait à 100 %, il constitue malgré tout une avancée dans la sécurisation des virements bancaires.

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Où en sont les banques ?

Nous avons interrogé plusieurs banques à ce sujet, voici leurs réponses :

  • Argenta, ING et KBC ont choisi d’introduire d’abord l'IBAN check (aussi appelé « vérification du nom ») dans leur service de banque en ligne via ordinateur. L’intégration dans l’application mobile est prévue à une étape ultérieure.

  • BNP Paribas Fortis et Crelan, quant à elles, font le choix inverse : elles commenceront par activer la vérification du nom du bénéficiaire dans leur application mobile, avant de la déployer sur leur plateforme web.
  • Belfius adopte encore une autre approche : elle n’a pas encore lancé l’IBAN check, mais attend le début du mois d’octobre pour l’implémenter simultanément sur tous les canaux, afin de garantir une « expérience client cohérente, quel que soit le canal utilisé » (mobile banking, internet banking ou appareils « cashless » en agence destinés aux clients non connectés).

À partir du 9 octobre 2025 toutes les banques doivent offrir cette vérification, et ce pour tous les bénéficiaires munis d’un IBAN Belge, mais également pour les bénéficiaires des autres pays membres de l’espace SEPA pour des virements en Euro.  

Cette vérification du nom doit donc être effectuée lorsque vous créez un nouveau virement permanent.

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Un système encore imparfait, mais tout de même utile

Attention aux possibles problèmes lors d'un virement vers un fournisseur

Notez tout d'abord que l'IBAN check ne fonctionnera que si vous introduisez vous-même le numéro de compte bancaire qui va recevoir le virement.

Si vous scannez un QR code pour initier un transfert, le contrôle par IBAN check ne sera pas actif

De plus, le contrôle informatique pourrait recaler certains virements initiés vers des comptes tout à fait valides. Par exemple, si un client souhaite payer sa facture, et qu'il mentionne le nom commercial d’une entreprise au lieu de sa dénomination légale (souvent plus longue), le système pourrait considérer que le nom ne correspond pas, même si l’IBAN est correct. 

Heureusement, si le bénéficiaire est une personne morale, la banque vous mentionnera alors également le nom correct du bénéficiaire

Toutefois, il est toujours préférable de procéder à une vérification manuelle plutôt que de risquer d’envoyer de l’argent au mauvais destinataire.

Une mise en œuvre perfectible

Nous regrettons que l’IBAN check ait été introduit aussi tardivement, et surtout uniquement sous la contrainte européenne. Les banques belges auraient pu prendre l’initiative plus tôt, d’autant qu’elles ont implémenté d’autres innovations comme les virements instantanés, sans pour autant offrir dans le même temps un meilleur niveau de sécurité.

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L'importance de fournir les bonnes informations aux clients

Pour que cette mesure soit profitable au consommateur, nous rappelons qu’il est essentiel que les banques communiquent de manière claire et pédagogique avec leurs clients concernant l'utilité et la bonne manière d'employer cet outil. 

Toutes ces informations ne doivent pas, à notre sens, être envoyées au dernier moment, mais bien en amont de la mise en œuvre du système.

Les banques devraient par ailleurs insister sur le fait qu’un IBAN "valide" (vert ou orange) ne signifie pas forcément que la transaction est sûre à 100 %. Le risque de phishing reste présent, et l’IBAN check ne suffit pas à lui seul à éliminer toutes les formes de fraude.

L'outil reste très utile, mais nous vous conseillons de ne pas vous laisser emporter par un faux sentiment de sécurité "absolue": ce n'est pas une solution miracle

L'IBAN check, une affaire à suivre

L’IBAN check marque un très bon progrès et répond à une longue attente dans l'optique d'augmenter la protection financière des consommateurs. Nous attendrons les premières mises en oeuvre concrètes avant d'évaluer pleinement l'efficacité du dispositif et d'éventuels points d'amélioration. 

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Pour en savoir plus

Découvrez comment repérer les tentatives de fraude et éviter les pièges les plus fréquents.

Consultez notre dossier spécial sur le phishing

 
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