Nutrition: 6 mythes alimentaires à la mode décryptés


Sur Internet, sur les réseaux sociaux et dans les médias circule une kyrielle de thèses sur l’alimentation. Certaines sont parfois en totale contradiction. Nous décortiquons certains mythes, notamment sur l'alimentation sans gluten, les « super-aliments », la pratique du jeûne, le sucre, le lait ou encore les cures détox.
Si Internet permet de trouver une foultitude de chouettes informations, intéressantes et fiables, de nombreuses autres données, qui tiennent de la désinformation, du hoax ou carrément de la fake news, circulent tout autant, si pas plus. Ces infos erronées, voire parfois malveillantes, peuvent prendre diverses formes et touchent tous les domaines. L'alimentation n'y échappe pas. Elle fait, elle aussi, l'objet d'innombrables rumeurs et de mythes qui rythment la toile et circulent à tout-va.
Des mythes qui nous font douter
Il n'est pas rare que ces informations nous fassent douter, ébranlant nos certitudes et notre esprit critique, au risque finalement d'emporter notre jugement. Et nous voici en train de nous lancer dans un jeûne sans rien y connaître, ou d'acheter des produits (bien souvent hors de prix) pour faire une cure « détox »...
Mais pourquoi donc nous laissons-nous si facilement berner par ces « infox » alimentaires ?
L’une des explications tient sans doute aux nombreuses crises qui ont frappé l’industrie agro-alimentaire : mafia des hormones, maladie de la vache folle (1997 en Belgique), crise de la dioxine (1999), épidémies de grippe aviaire, lasagnes à la viande de cheval (2013), œufs au fipronil (2017)... Ces épisodes successifs ont engendré un sentiment de défiance du public à l’égard des produits disponibles dans le commerce, et même de l'alimentation en général. Désormais, lorsqu’une rumeur ou une tendance exploite une suspicion, nous mordons sans peine à l’hameçon, sachant que oui, des dérapages et des scandales alimentaires sont tout à fait possibles, l'Histoire nous l'a montré.
En outre, à notre décharge, les auteurs de ces informations non exactes ou fallacieuses tentent bien souvent d'en asseoir la crédibilité en mentionnant le nom de gens connus, de scientifiques et d’institutions de renom (ce qui, par ailleurs, risque de porter gravement préjudice à leur réputation).
La vérité sur 6 tendances qui font le buzz
Dans ce dossier consacré aux mythes alimentaires, nous épinglons six croyances que nous passons à la moulinette de la réalité scientifique :
- Le régime sans gluten est-il plus sain ?
- Que sont les « super-aliments » et sont-ils nécessaires ?
- Le jeûne est-il bénéfique pour la santé ?
- Faut-il bannir le sucre ?
- Le lait est-il bon pour tout le monde ?
- Bonnes pour la santé, les cures détox ?
Se nourrir sainement
Envie d'en savoir davantage sur la bonne façon de s'alimenter ? N'hésitez pas à consultez nos différents dossiers dédiés à une alimentation équilibrée
Si Internet permet de trouver une foultitude de chouettes informations, intéressantes et fiables, de nombreuses autres données, qui tiennent de la désinformation, du hoax ou carrément de la fake news, circulent tout autant, si pas plus. Ces infos erronées, voire parfois malveillantes, peuvent prendre diverses formes et touchent tous les domaines. L'alimentation n'y échappe pas. Elle fait, elle aussi, l'objet d'innombrables rumeurs et de mythes qui rythment la toile et circulent à tout-va.
Des mythes qui nous font douter
Il n'est pas rare que ces informations nous fassent douter, ébranlant nos certitudes et notre esprit critique, au risque finalement d'emporter notre jugement. Et nous voici en train de nous lancer dans un jeûne sans rien y connaître, ou d'acheter des produits (bien souvent hors de prix) pour faire une cure « détox »...
Mais pourquoi donc nous laissons-nous si facilement berner par ces « infox » alimentaires ?
L’une des explications tient sans doute aux nombreuses crises qui ont frappé l’industrie agro-alimentaire : mafia des hormones, maladie de la vache folle (1997 en Belgique), crise de la dioxine (1999), épidémies de grippe aviaire, lasagnes à la viande de cheval (2013), œufs au fipronil (2017)... Ces épisodes successifs ont engendré un sentiment de défiance du public à l’égard des produits disponibles dans le commerce, et même de l'alimentation en général. Désormais, lorsqu’une rumeur ou une tendance exploite une suspicion, nous mordons sans peine à l’hameçon, sachant que oui, des dérapages et des scandales alimentaires sont tout à fait possibles, l'Histoire nous l'a montré.
En outre, à notre décharge, les auteurs de ces informations non exactes ou fallacieuses tentent bien souvent d'en asseoir la crédibilité en mentionnant le nom de gens connus, de scientifiques et d’institutions de renom (ce qui, par ailleurs, risque de porter gravement préjudice à leur réputation).
La vérité sur 6 tendances qui font le buzz
Dans ce dossier consacré aux mythes alimentaires, nous épinglons six croyances que nous passons à la moulinette de la réalité scientifique :
- Le régime sans gluten est-il plus sain ?
- Que sont les « super-aliments » et sont-ils nécessaires ?
- Le jeûne est-il bénéfique pour la santé ?
- Faut-il bannir le sucre ?
- Le lait est-il bon pour tout le monde ?
- Bonnes pour la santé, les cures détox ?
Se nourrir sainement
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Les avis sont nuancés parmi les différents acteurs du monde médical, bien qu'un tel régime soit inutile pour la majorité de la population. L'alimentation sans gluten est liée au principe de la diète dite paléo, qui remonte à la façon dont nos lointains ancêtres se nourrissaient. Les hommes du Paléolithique ne mangeaient pas de céréales, donc pas de gluten. Le pain, les céréales pour petit déjeuner, les biscuits, les pâtes, certains fromages, le pudding, etc. sont donc à proscrire de nos menus.
Ces dernières années, on a régulièrement entendu dire qu'un tel régime, sans gluten, serait plus sain. Si de nombreuses personnes s'y essaient, seul 1 % de la population (les personnes intolérantes ou réellement allergiques au gluten) en tire réellement un bénéfice. Un régime sans gluten, sans raison médicale, signifie que l'on risque de ne pas consommer assez de produits à base de céréales complètes, ce qui est préjudiciable à la santé. Les céréales complètes constituent en effet une source importante de fibres, de vitamines et d'iode. Une consommation suffisante de céréales complètes nous protège également contre certains cancers, le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires.
Vers notre dossier sur les céréales complètes
Si un régime pauvre en gluten vous tente, mieux vaut consulter votre médecin ou un diététicien avant de vous lancer.
Intolérance ou autre problème ?
L'affirmation selon laquelle les aliments sans gluten seraient plus sains pour la santé ne constitue toutefois pas la seule raison de leur popularité. De plus en plus de personnes consultent leur médecin pour des symptômes qui évoquent une intolérance au gluten (maladie cœliaque) : maux de tête, perte de poids, fatigue, diarrhée chronique, ballonnements...
Si certaines de ces personnes s'avèrent au final ne pas être intolérantes, elles souffrent cependant nettement moins lorsqu'elles mangent sans gluten. Pour l'instant, il n'y a pas de consensus sur ces cas. Cela pourrait indiquer une possible hypersensibilité au gluten, bien qu'un syndrome du côlon irritable ne soit pas exclu non plus.
Par « super-aliments », on entend une série d'aliments qui seraient soi-disant bénéfiques pour la santé : l’ail et le brocoli réduiraient ainsi le risque de cancer, tandis que les baies de goji ralentiraient le vieillissement.
Des théories certes alléchantes, mais aucune étude scientifique n'a hélas confirmé ces bienfaits jusqu'à présent. Notre dossier sur les super-aliments vous en dira davantage.
Varier les plaisirs
Les éventuelles études déjà menées sur le sujet reposent sur des concentrations élevées de certaines substances bénéfiques, concentrations bien plus élevées que celles que l’on retrouve en réalité dans les produits en question. Prenons l’exemple de l’ail, qui contient une substance qui pourrait réduire le cholestérol et la pression sanguine: il faudrait manger chaque jour pas moins de 28 gousses d’ail pour obtenir l'effet escompté.
De plus, les super-aliments sont généralement riches en antioxydants. Une bonne nouvelle à première vue… Si ce n’est qu’en trop grandes quantités, ces substances peuvent être néfastes pour la santé.
Bref, au lieu de se concentrer sur un seul produit et d’en espérer des miracles, mieux vaut opter pour une alimentation équilibrée et suffisamment variée. Envie d'en savoir plus ? Consultez notre dossier:
Le jeûne est une pratique ancestrale. Il perdure depuis des siècles, que ce soit dans un contexte religieux, pour des raisons médicales, pour protester (grève de la faim) ou, plus simplement, comme choix de vie. Ce jeûne peut prendre diverses formes, en fonction du contexte : il peut s'agir de ne boire que de l’eau, de limiter son apport calorique quotidien ou encore de jeûner certains jours ou pendant des périodes déterminées (jeûne intermittent). Par exemple, jeûner deux jours par semaine (jeûne 5:2), ou jeûner pendant un certain nombre d'heures puis manger pendant la fenêtre restante (16:8).
Lorsqu'on jeûne, le corps va puiser dans ses réserves, ce qui peut présenter des risques.
Non sans danger
Certains 'gourous' affirment haut et fort que le jeûne est un 'rituel sain', qui permet de 'nettoyer le corps des toxines'. Or, jeûner pendant une période prolongée (ou ne consommer qu'un nombre limité de calories) n’est pas dénué de risques. Cela peut notamment affecter les niveaux de fer, provoquer des carences en nutriments essentiels et entraîner une sensation de faiblesse générale. Une période de jeûne strict peut également provoquer des troubles du rythme cardiaque ou des problèmes de foie (inflammation ou fibrose), voire affecter la masse musculaire ou osseuse. Il faut également savoir que les kilos ainsi perdus réapparaîtront rapidement, car l'organisme a tendance à stocker plus d'énergie dès qu'on recommence à manger (et sans compter que la faim sera tenace immédiatement après la période de jeûne).
Quoi qu'il en soit, le jeûne ne convient PAS aux enfants ni aux femmes enceintes. Le jeûne est également contre-indiqué chez les personnes qui souffrent du diabète de type 1 (héréditaire), ainsi que chez les personnes qui ont des troubles alimentaires. Si vous avez des problèmes de santé et/ou si vous prenez des médicaments, consultez votre médecin avant de vous lancer dans le jeûne.
Le jeûne dans la lutte contre le cancer
Le jeûne est aujourd'hui parfois utilisé à des fins thérapeutiques, notamment dans la lutte contre le cancer. Il peut avoir une influence positive sur le stress oxydatif dans l'organisme. Il n'existe cependant pas suffisamment d'études scientifiques chez l'Homme pour démontrer l'effet bénéfique du jeûne dans de tels cas. Dans l'attente d'études complémentaires, la prudence reste donc de mise. Il est conseillé aux patients de ne pas entamer de jeûne de leur propre chef, mais uniquement et toujours en concertation avec leur médecin traitant.
Le jeûne pour perdre du poids ?
Les études scientifiques qui se sont penchées sur les effets du jeûne intermittent (comme le « 16:8 » ou le « 5:2 ») sur la perte de poids, n'ont pas trouvé de résultats spectaculaires. Aucune différence de perte de poids n'a été constatée entre les groupes qui pratiquaient le jeûne intermittent et ceux qui pratiquaient le jeûne classique, c'est-à-dire qui limitaient leurs apports énergétiques au quotidien.
Certaines études ont toutefois montré que le jeûne intermittent pouvait présenter quelques avantages comme, par exemple, des effets positifs sur le cholestérol LDL (mauvais pour les artères), l'insulinémie et la perte de gras.
À ce jour, seules quelques études à court terme ont été menées avec des régimes de jeûne très différents, et on en sait trop peu sur les effets à long terme pour recommander le jeûne. Si vous souhaitez perdre du poids de manière efficace mais éprouvée, et vous sentir en meilleure santé, il est préférable de le faire de manière traditionnelle, en mangeant moins et plus sainement et en faisant de l'exercice. Sous le contrôle, ou non, du médecin ou d'un diététicien. Consultez notre dossier où nous passons en revue tous les régimes existants:
Avec les graisses, les glucides (sucres) constituent la principale source d’énergie de notre organisme. Mais attention : une consommation excessive de sucres peut entraîner des problèmes de santé. Il y a quelques années, divers médias ont remis en question l'intérêt nutritionnel du sucre, allant même jusqu’à le surnommer « le poison blanc ».
A l’origine de cette volée de bois vert, une publication de l'endocrinologue américain Robert Lustig dans le magazine Nature. Selon Lustig et ses collègues, le sucre est non seulement nocif, mais aussi responsable de nombreuses maladies comme le diabète, les troubles cardiovasculaires et certains cancers. Il provoquerait également une forme d’assuétude. Cet article avait fait couler beaucoup d’encre à l'époque. Nombre de médias étaient cependant passés à côté d’un détail essentiel : il s’agissait d’une opinion, sans fondement scientifique.
Un gros pourvoyeur d'énergie
Bien que certaines affirmations de l'article ne correspondent pas complètement à la réalité, elles contiennent une part de vérité.
Le sucre en soi n'est pas mauvais pour la santé. Les glucides constituent une source d'énergie importante pour le cerveau, et ils sont indispensables au métabolisme. Ils apportent des vitamines, des minéraux, des fibres, des antioxydants... Soit autant de nutriments bénéfiques pour la santé.
Les glucides sont divisés en deux groupes: d'une part, les glucides dits complexes (comme l'amidon) et de l'autre, les glucides dits simples (le sucre des fruits, par exemple). Une alimentation équilibrée doit contenir au moins 55 % de glucides (de type complexes, pour la plupart). Une consommation excessive de sucre peut cependant entraîner des soucis, notamment des caries dentaires.
Un seuil de sécurité
À la demande de cinq pays scandinaves (Danemark, Finlande, Islande, Norvège et Suède), l'EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) a examiné le lien entre la consommation de sucre et diverses maladies (obésité, diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, goutte et caries dentaires). Ces pays ont demandé que soit fixé un seuil maximal pour la santé, appelé « limite supérieure de sécurité », pour le total des sucres dans l'alimentation : en-dessous de ce seuil, la consommation de sucres ne causerait en principe pas de problèmes de santé.
Après avoir rigoureusement passé en revue plus de 30 000 publications scientifiques, l'EFSA conclut dans son avis préliminaire : « Il n'est pas possible de définir un tel seuil car la relation entre les sucres et les risques pour la santé est dose-dépendante et linéaire. Dans ce cas, il n'est pas possible de fixer un seuil sans risque, car il y a toujours un risque, même s'il est très faible. »
L'Agence européenne (EFSA) conclut également que le lien entre sucres et caries dentaires est, lui, bien établi. Par conséquent, notre consommation de sucres doit être aussi faible que possible, dans le cadre d'un régime alimentaire correct sur le plan nutritionnel. Compte tenu du risque de maladies métaboliques chroniques et de caries dentaires, la consommation de sucres ajoutés et libres doit être aussi faible que possible.
Les régimes sans lactose sont de plus en plus populaires. En témoignent les produits, toujours plus nombreux, que proposent les supermarchés dans ce segment.
Le lait est riche en nutriments essentiels : protéines, calcium, potassium, magnésium, phosphore, zinc, vitamine A, B2, B12 et D. La dose recommandée pour les adultes est de 2 à 3 portions de produits laitiers par jour.
Son taux élevé en calcium - minéral essentiel au développement et au renouvellement des os et des dents, à la coagulation et à la contraction musculaire - constitue son plus grand atout. C’est pendant la croissance et la grossesse, ainsi qu'à partir de 60 ans, que les besoins en calcium sont les plus importants. Pour s'assurer de les combler, nous devrions consommer chaque jour deux à trois portions de produits laitiers, une recommandation que la plupart d'entre nous sommes loin de respecter.
Autre avantage : une consommation suffisante de produits laitiers réduirait le risque de surpoids et de diabète de type 2. Le lait protégerait aussi de certains cancers (colorectal, par exemple).
Point négatif, il est riche en acides gras saturés
Hélas, toute médaille a son revers. Certains produits à base de lait (crème, beurre, fromage, etc.) sont riches en acides gras saturés, dont la consommation excessive peut être à l’origine de divers problèmes de santé: hausse du mauvais cholestérol dans le sang, maladies cardiovasculaires.
Ces inconvénients sont toutefois loin de justifier la suppression pure et simple de cet aliment riche en nutriments essentiels. Il est donc préférable de ne pas bannir complètement le lait du menu, et en optant plutôt pour des produits laitiers demi-écrémés. A moins, bien sûr, que vous ne présentiez une intolérance ou une allergie... Le cas échéant, consultez votre médecin pour connaître les alternatives aux substances indispensables que contient le lait.
Les cures détox bouleversent l'équilibre alimentaire. Lorsqu'elles remplacent complètement le régime alimentaire, elles peuvent même causer des soucis de santé.
La désintoxication, également appelée 'détoxication', est pourtant très populaire. En particulier les cures de jus de légumes et de fruits, à base de concombre, de chou, de gingembre et de citron, qui sont désormais devenues incontournables.
La plupart de ces jus ne sont cependant pas aussi sains qu'il n'y paraît à première vue. Les jus « verts » (de légumes) sont généralement préparés à l'aide de mixeurs ou d'extracteurs de jus spéciaux (slowjuicers, des machines bien souvent coûteuses). Comme son nom l'indique, cet appareil libère le jus par un pressage lent. Les fibres de l'aliment sont complètement perdues au cours du processus. Résultat : la sensation de satiété se manifeste moins rapidement.
Les jus ne sont pas des substituts de repas
Une consommation excessive peut par ailleurs provoquer des problèmes de digestion. Nos intestins n’ont en effet pas l’habitude de gérer de grandes quantités de légumes crus, de tels régimes peuvent provoquer une perturbation de la flore intestinale et/ou une irritation des intestins.
De plus, en les consommant de la sorte, on perd certains nutriments qui ne sont libérés et assimilés qu’après cuisson. Le plus gros risque consiste à remplacer complètement les repas par des jus. De nombreux nutriments essentiels ne sont alors plus ingérés, d’où un risque non négligeable pour la santé.