« Les kilos reviennent ! » : combien de poids reprend-on lorsqu'on arrête Ozempic, Wegovy ou Mounjaro ?

Que sont l'Ozempic, le Mounjaro et le Wegovy?

Ces trois médicaments sont administrés à l'aide de stylos injectables, mais ils ne sont pas tous approuvés pour la même indication. L'Ozempic est officiellement destiné au traitement du diabète de type 2, tandis que le Wegovy est spécifiquement approuvé pour la perte de poids chez les personnes en surpoids ou obèses. Enfin, le Mounjaro est autorisé à la fois pour le diabète de type 2 et pour la perte de poids. 

Tous trois agissent sur les hormones qui régulent l’appétit et la glycémie. L'Ozempic et le Wegovy contiennent du sémaglutide, tandis que le Mounjaro utilise une molécule différente, le tirzépatide.

Pour quelle raison en vient-on à arrêter l’Ozempic, le Wegovy ou le Mounjaro ?

Alors que ces 3 médicaments sont destinés à être utilisés sur le long terme, des études montrent qu'environ la moitié des utilisateurs arrêtent de les prendre dans l'année. 

Les motifs d’arrêt les plus fréquents sont :

• Des effets secondaires (principalement des troubles gastriques et intestinaux),
• Une perte de poids insuffisante,
• Le prix élevé de ces médicaments.

Certaines personnes arrêtent également parce qu'elles ont atteint un plateau et ne perdent plus de poids.

Combien coute un traitement à l’Ozempic ou Wegovy ?

Que se passe-t-il quand on arrête l'Ozempic ou le Wegovy ?

De tels médicaments sont efficaces tant que vous suivez le traitement. Si vous arrêtez, il y a de fortes chances que vous repreniez du poids. Cela s'explique notamment par le fait que votre appétit et votre sensation de faim reviennent lorsque vous n'ingérez plus de sémaglutide. Si vous reprenez du poids, cela peut avoir un impact sur votre tension artérielle, votre glycémie et votre taux de cholestérol, et donc sur votre risque de maladies cardiovasculaires. 

Comme indiqué plus haut, l'Ozempic et le Wegovy sont deux noms commerciaux désignant une seule et même substance : le sémaglutide. Dans le cadre de l'essai STEP 4, des scientifiques ont étudié ce qui se passe lorsque l'on arrête de prendre une dose élevée de sémaglutide. 

Quels étaient les contours de l'étude ?

Dans cette étude, un peu plus de 800 participants ont reçu une injection hebdomadaire de sémaglutide, dont la dose a été augmentée jusqu'à 2,4 mg en 3 mois. Au bout de 20 semaines, ils avaient perdu en moyenne 11 % de leur poids corporel, après quoi un tiers d'entre eux sont passés à un placebo sans le savoir. Ils ont ensuite été suivis pendant 48 semaines, avec l'aide d'un coach qui les a aidés à suivre un régime et à rester actifs.

À quelles conclusions l'étude a-t-elle mené ?

Chez les participants qui ont continué à recevoir du sémaglutide:

• La plupart des participants qui ont continué à prendre du semaglutide (et non le placebo) ont continué à perdre du poids (environ 8 % de leur poids corporel).

Chez ceux qui ont reçu le placebo:

• 82 % ont repris du poids malgré le coaching (en moyenne 7 % de leur poids à la semaine 20).
• Environ 21 % avaient encore perdu 10 % ou plus de leur poids initial à la fin de l'étude.
• Près de 10 % avaient encore perdu près de 15 % de leur poids initial à la fin de l'étude.

Voici un exemple concret avec une femme* (fictive) de 46 ans, basé sur les données moyennes de l'étude

* 80 % des sujets de cette étude étaient des femmes, raison pour laquelle nous avons pris une femme comme exemple.

On notera d'ailleurs que la même chose s'est produite dans l’étude « STEP 1 trial extension » : après un an sans médicament, environ 2/3 de la perte de poids avaient été repris en moyenne. Plus de la moitié des participants avaient repris presque tous les kilos perdus après un an.

Que se passe-t-il quand on arrête le Mounjaro ?

Une étude scientifique a prouvé que les conséquences de l’arrêt du Mounjaro sont comparables à celles liées à l’arrêt du Wegovy ou de l'Ozempic.

Quels étaient les contours de cette étude ?

Dans l'étude Surmont-4, les chercheurs ont suivi 670 sujets non diabétiques. Au bout de 36 semaines de traitement à base de tirzépatide, ils avaient perdu 21 % de leur poids corporel. Ensuite, environ la moitié d'entre eux sont passés à un placebo pendant un an. Les autres ont poursuivi le traitement avec Mounjaro. Dans cette étude également, les participants ont été accompagnés par un coach afin de surveiller leur alimentation et de rester actifs. 

Quels ont été les résultats après un an ?

Chez les personnes qui ont continué à recevoir du tirzépatide :

• La plupart des personnes qui ont continué à prendre du tirzépatide (Mounjaro) ont perdu encore plus de poids (5,5 % supplémentaires)

Chez les personnes qui ont reçu le placebo :

• Ces participants ont repris en moyenne 14 % de leur poids (à la semaine 36), malgré l'aide apportée par le coach
• Un peu moins de la moitié avaient encore perdu 10 % de leur poids initial au bout d’un an
• Environ un quart des personnes avaient encore perdu 15 % de leur poids initial.

Un exemple concret avec Josée, une femme (fictive) âgée de 48 ans, basé sur les données moyennes de l'étude

Que pouvez-vous faire pour éviter ou limiter la prise de poids après l'arrêt de ces médicaments ?

Ne pas arrêter le traitement 

Combien de temps devez-vous prendre ces médicaments ? Deux ans ? Quelques années ? À vie ? Malheureusement, la réponse à cette question n'est pas encore claire à l'heure actuelle, en raison d'un manque de données scientifiques.

L'Association néerlandaise des médecins généralistes (NHG) recommande d'envisager un arrêt à titre d'essai après deux ans, si vous avez atteint un plateau ou votre objectif thérapeutique. Si en revanche, vous envisagez d'arrêter en raison des effets secondaires, la patience paiera peut-être: en effet, les effets secondaires gastro-intestinaux (nausées, vomissements, diarrhée) sont fréquents au début du traitement et touchent 20 à 44 % des utilisateurs, mais ils disparaissent généralement au cours des premiers mois de la thérapie.

Si persévérer n’est pas une option pour vous, vous pouvez alors envisager de prendre une dose plus faible. Discutez-en toujours d'abord avec votre médecin. Une dose plus faible de semaglutide (Ozempic ou Wegovy) semble également bien fonctionner chez certaines personnes, si vous la combinez avec une activité physique suffisante et une alimentation adaptée.  

La décision d'arrêter une telle médication ne doit pas se prendre à la légère.

Réduction progressive 

Si vous décidez tout de même d'arrêter le traitement, soyez progressif. Réduire progressivement la médication sur une période de plusieurs semaines, plutôt que d'arrêter brusquement, aiderait à limiter la prise de poids. Les preuves scientifiques à cet égard sont toutefois encore très limitées à l'heure actuelle.

Optez pour un traitement pluridisciplinaire 

Vous faites peut-être partie des rares personnes qui, grâce à une activité physique suffisante et une alimentation équilibrée, parviennent à limiter leur prise de poids sans médicaments. Vous prenez tout de même trop de poids ? Dans ce cas, nous vous conseillons de vous rendre dans un centre spécialisé dans l'obésité, où une équipe pluridisciplinaire vous prodiguera des conseils personnalisés. Vous serez accompagnés par différents types de prestataires de soins qui travaillent ensemble comme une seule équipe. Dans un centre spécialisé dans l'obésité, il s'agit généralement de médecins, de diététiciens, de psychologues et de kinésithérapeutes. 

Le meilleur régime ? Comparez-les tous !

On vous conseillera peut-être d'essayer à nouveau un traitement médicamenteux. Ou peut-être qu'une réduction gastrique est une option. Celle-ci est remboursée par l'assurance-maladie sous certaines conditions. Consultez notre article sur les différentes opérations bariatriques pour en savoir plus.

Bypass, sleeve, anneau gastrique… Les avantages et les dangers des opérations bariatriques