Dossier

Pour des médicaments à prix abordables

26 mars 2021
Guerissez l'industrie pharmaceutique

Les prix demandés par les entreprises pharmaceutiques pour leurs médicaments ne sont pas soutenables pour notre système de soins de santé. Le remboursement de traitements efficaces pourrait s'en trouver compromis. Les pouvoirs publics doivent réagir pour briser cette spirale d’augmentation des prix.

Introduction

Les entreprises pharmaceutiques demandent des prix de plus en plus extravagants pour leurs nouveaux produits, surtout pour les médicaments destinés à lutter contre des pathologies graves comme le cancer et les maladies rares.

Trop de pression sur la sécurité sociale

De tels coûts pèsent non seulement sur le patient, mais aussi et surtout sur notre sécurité sociale. Les Mutualités Chrétiennes ont ainsi signalé un dépassement budgétaire en 2018 de 392 millions d'€ pour les médicaments. Entre 2015 et 2018, le dépassement budgétaire pour les médicaments était de l’ordre de plus d’un milliard d’euros.

Le défi auquel nous sommes confrontés a de nouveau été mis en lumière de manière très claire par l’histoire de Pia. Le Zolgensma, un traitement pour l’amyotrophie spinale, une maladie musculaire rare dont est atteinte Pia, coûte en effet 1,9 million d’euros. Il s’agit d’un traitement de nouvelle génération, une thérapie génique à administration unique. Il y a encore de nombreux autres traitements similaires, dont le prix est probablement identique, dans le pipeline de l’industrie pharmaceutique.

En raison de ces prix astronomiques, de l’impact budgétaire élevé et de la pression sur notre sécurité sociale, certains traitements précieux risquent à l’avenir de ne plus être remboursés ou de l’être mal, à moins d’opérer des choix délicats dans d’autres domaines. Une évolution que nous devons tenter d’endiguer au maximum.

Quelques autres exemples
  • Spinraza: un médicament destiné aux patients souffrant d’atrophie musculaire spinale, une maladie musculaire rare. Selon le tarif officiel par injection, ce médicament coûte plus de 88.000€. Après une phase de démarrage intensive, le patient en a besoin de trois par an.

  • Sovaldi: médicament pour le traitement de l'hépatite C, pour lequel la société Gilead a demandé plus de 52.000€ pour un traitement de trois mois.

  • Opdivo: le prix demandé par la société pharmaceutique Bristol-Myers Squibb pour le traitement d'un patient avec Opdivo pour un cancer de la peau avancé, s'élève en moyenne à plus de 57.000€ sur six mois. Certains patients doivent être traités pendant un an ou même plus, avec une facture correspondante de plus de 100.000€.

  • Kymriah: ce médicament est utilisé pour le traitement de différents cancers du sang. Dans notre pays, la firme Novartis demande pas moins de 340.000€ pour le traitement d’un seul patient. En outre, les coûts d’administration par patient augmentent également. Ce médicament relève de la catégorie relativement récente des thérapies cellulaires. Il s’agit en principe d’un traitement unique. Sur cette page, vous trouverez de plus amples informations.

Pourquoi ces médicaments sont-ils si chers?

 

Les prix explosent, mais en même temps, les médicaments pour les besoins les plus urgents manquent. Où restent donc ces nouveaux antibiotiques, les médicaments contre la maladie d’Alzheimer et les cancers aux mauvais pronostics? Et même un vaccin et un médicament contre la Covid-19 auraient pu être bien plus avancés, au moment où la pandémie a débuté. Les firmes auraient pu travailler à leur mise au point immédiatement après les précédentes épidémies. Mais investir dans un produit dont on ne sait pas quand et combien d'argent il va générer est un risque que de nombreuses entreprises pharmaceutiques préfèrent ne pas prendre. Après tout, une épidémie potentielle ne rapporte pas d'argent.

Cela ne peut plus durer, c’est clair. Découvrez dans Nos recommandations ce que nous pensons que les pouvoirs publics devraient faire pour que le budget dédié aux médicaments reste abordable.

Nous avons déjà fait beaucoup d’efforts pour mettre cette problématique à l’agenda politique. Nous avons signalé quelques abus flagrants auprès de l’Autorité de la Concurrence. Découvrez ici un aperçu de nos actions.